
Arrière droit pour commencer…
Là il retrouve ses parents, qu’il n’a pas vu pendant trois longues années. Ses potes aussi, ceux de son quartier, Yopougon Sicogi, avec qui il organise, le plus souvent possible, des parties de foot sur un parking improvisé en terrain de jeu. Trois années s’écoulent, jusqu’en 1989, où une grave crise économique secoue le pays. Ses parents, victimes de la conjoncture, perdent leur emploi, et décident, pour le bien de leur fils, de le renvoyer en France, continuer son apprentissage de la vie, au côté de son oncle. Un oncle qui, après un passage à Besançon, retrouve Dunkerque, Didier fait donc son retour dans le Nord. C’est là que le Franco-ivoirien va s’inscrire dans son premier club de football. Il y occupe le poste d’arrière droit. Ce qui a le don d’énerver son oncle « Mais que fais-tu derrière ? Va devant ! Dans le foot, on ne regarde que les attaquants. » lui lance–t-il. Le jeune Didier s’exécute, il passe avant-centre.
Privé de football pour avoir redoublé
D’abord à Abbeville, puis à Tourcoing, au fil des changements de club de son oncle. A 13 ans, en 1991, « Tito » retourne en Bretagne, à Vannes. C’est aussi l’année choisie par ses parents pour s’installer en France. Mais Didier, devenu un jeune adolescent se dissipe quelque peu, ce qui lui vaut de redoubler pour la première fois, lui habitué à figurer parmi la tête de classe. Ses parents sévissent immédiatement en le privant de foot pendant un an et l’envoient vivre chez son cousin, Kriza, à Poitiers. Quand il retrouve ses parents en 1993, c’est pour s’installer à Antony, dans les Hauts-de-Seine, accompagné de ses six frères et sœurs. Didier a alors 15 ans. Il signe une licence avec Levallois. C’est là, en région parisienne, que Didier va commencer, pas à pas, à se faire un nom…La formation:
A Levallois, Didier, va être immédiatement pris sous l’aile de Srebencko Repcic, ancien international yougoslave, directeur technique du club francilien. Dès le début de l’aventure, Didier fait preuve de sérieux. « Il n’allait pas en boîte la veille des matches comme tous ses copains », lance Repcic, « C’était un gars sérieux. » Et talentueux. Très vite, sur les terrains de la région parisienne, le natif d’Abidjan marque son territoire. Il devient la star de l’équipe des « moins de 17 » dirigée par Christian Pornin. En deux saisons (94-95 et 95-96), l’avant-centre plante trente buts. Il convainc ses dirigeants qui, l’année d’après, le font monter en « équipe première », formation, coachée par Jacques Loncar, qui évolue en Nationale 2.

Pisté par le Paris Saint-Germain
Là, Didier va continuer son apprentissage de joueur de football. Il va notamment apprendre la patience. A respecter les choix du coach. Bien qu’il était « le meilleur » de l’équipe, dixit Repcic, il n’a pas la confiance de son entraîneur, qui le laisse user son short en bout de banc. Il ne passe que dix minutes sur les terrains de Nationale 2, inscrivant toutefois un but face à Fontainebleau. Malgré cela, l’attaquant attise les convoitises. Guingamp, Le Mans, Lens mais aussi le Paris Saint-Germain suivent de près ses performances. A 19 ans, il se fait enfin connaître
A 19 ans, il se fait enfin connaître
Mais au même moment, le gamin d’Abidjan va connaître son premier coup dur, sa première blessure grave. Il se fracture le pied, lors d’une rencontre face à Caen, en retombant sur un bouton d’arrosage ! La tuile. Malgré cela, Le Mans n’abandonne pas la piste. Sur les recommandations de Jacques Loncar, Marc Westerloppe, alors entraîneur du Mans, décide de faire venir Drogba. Didier fait donc ses valises pour la Sarthe, il a 19 ans, et avance, enfin, vers le monde professionnel.
La carrière:

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Didier va connaître des hauts mais surtout des bas, lors de ses débuts au Mans. La faute à la malchance. Lors de ses deux années de stagiaire, « Tito » va se fracturer deux métatarses, un péroné et une cheville. La poisse le poursuit. Heureusement, entre-temps, Didier connaît la joie d’être papa avec la naissance d’Isaac, le premier de ses deux enfants. «Ça a été le

Un premier contrat pro à 21 ans !
La deuxième année de son contrat d’apprenti, il fait tout de même deux apparitions en deuxième division avec l’équipe professionnelle. Avant de signer en 1999, à 21 ans, son premier contrat pro. L’enfant d’Abidjan, débarqué pour la première fois en France, à Roissy, seize années auparavant, touche enfin au but. Il va enfin pouvoir vivre de sa passion. Son rêve de gosse se réalise. Sa première saison dans la cour des grands est plus qu’honnête. L’attaquant du Muc 72 signe 7 réalisations en 30 matches de championnat. Malheureusement
En concurrence avec Daniel Cousin
En 2001-2002, les résultats de l’équipe ne répondent pas aux attentes des dirigeants du Mans. Marc Westerloppe, qui l’avait fait venir, est remplacé par Thierry Goudet. Daniel Cousin, qui avait profité de la blessure de Drogba lors de la préparation de pré-saison pour s’imposer à la pointe de l’attaque sarthoise, a les faveurs du nouveau coach. Didier, lorsqu’il joue, n’est plus aligné dans l’axe mais sur les côtés. Il effectue une saison médiocre, n’inscrivant pas le moindre but en onze matches de championnat. La saison d’après, le Franco-ivoirien rebondit et marque 6 buts en 21 matches. L’En Avant Guingamp, où il avait déjà fait un essai en 1998, revient à la charge. En quête d’un attaquant pour pallier le départ de Fiorèse vers le PSG et la blessure de Guivarc’h, les dirigeants bretons jettent leur dévolu sur l’attaquant africain. En janvier 2002, lors du mercato, Didier quitte Le Mans et s’en va goûter, à 24 ans, aux joies de la Ligue 1.

Un match magique face A l'OL
Mais la suite de la saison ne va pas être si rose. Guingamp va, dans la douleur, obtenir son maintien dans l’élite mais Didier joue peu. Son entrée en matière flamboyante contraste avec le reste de sa saison. Il termine l’année avec 11 apparitions et 3 buts inscrits en championnat. Et bien que l’objectif du club ait été atteint, « Tito » n’est pas satisfait de ses performances et ses dirigeants ne lui font pas confiance. Malgré cela, l’avant-centre veut rester en Bretagne et prouver à ses dirigeants qu’il mérite sa place en Ligue 1.Sa force de caractère va finir par être récompensée. Dès le début de saison suivant, le talent du Franco-ivoirien explose totalement. Pour l’ouverture du championnat, Didier débute sur le banc face à Lyon. Guy Lacombe décide de le lancer sur le terrain à vingt minutes du coup de sifflet final. Les Bretons, alors menés 3-1 par les champions de France, parviennent à arracher le match nul, inscrivant deux buts dans les ultimes secondes. Drogba inscrit le but égalisateur. Le Roudourou chavire. Et cette fois-ci, plus rien n’arrêtera l’envolée de Didier.

Didier signe à Marseille, le club de son cœur



Didier guide l’OM jusqu’à la finale de l’UEFA
En championnat, le Franco-ivoirien affole toutes


Chelsea met 37 millions sur la table !
Et si la finale ne fut qu’une suite d’évènements malheureux pour les olympiens, les performances de Didier à la pointe de l’attaque marseillaise n’ont pas laissé de marbre les plus grands clubs du monde. Et c’est justement un club anglais, celui du propriétaire de Chelsea, le milliardaire Roman Abramovitch, qui lui montre, avec le plus d’insistance, son intérêt. Nouveau riche, le club londonien, qui recrute à tour de bras des stars venues de tout horizon, met 37 millions d’euros sur la table pour s’adjuger les services de Didier pour les trois saisons à venir. Le Franco-ivoirien, qui se voyait bien rester à Marseille pour y faire une carrière à la « Maldini à Milan », est pris entre deux feux. Et le club marseillais ne peut faire autrement que d’accepter le gros chèque des dirigeants anglais en échange de leur nouvelle star. Didier quitte Marseille, le cœur lourd, déçu de ne pas continuer l’aventure marseillaise. « A l’OM, c’était magique » dira-t-il plus tard. Mais il sait aussi, que Chelsea lui ouvre de nouvelles perspectives. Celles d’écrire les premières lignes d’un palmarès encore vierge et de devenir, à 26 ans, l’avant-centre de l’une des plus grandes équipes au monde. Son année à Marseille lui a encore fait passer un cap. Drogba est devenu une star internationale.

A l’été 2004, Drogba traverse donc la Manche à la découverte de la Premier League. Priorité du recrutement des dirigeants de Chelsea, il sait qu’il va vite devoir se montrer au niveau des attentes placées en lui. Le montant de son transfert est astronomique (37 millions d’euros), plus élevé par exemple que ceux de Beckham ou de Ronaldinho. L’ancienne idole du Vélodrome est passée dans une nouvelle catégorie : celle des très grands. Arrivé chez les Blues pour évoluer avec une pléiade de stars internationales, Didier n’a qu’un seul objectif : « Je veux gagner le titre de champion d’Angleterre et la Champion’s League »
Un premier titre face aux Reds
Toujours en course pour décrocher les deux titres qu’il s’était fixé dès cette année avec son nouveau club, Didier a aussi ouvert son palmarès en remportant, fin février, la Coupe de la Ligue anglaise au terme d’une victoire à l’arraché
face à Liverpool. Un succès auquel Drogs a largement prit part, inscrivant l’un des trois buts des Blues. La première ligne de son palmarès s’est enfin écrite. L’avenir lui promet bien d’autres trophées. A 26 ans, la légende Didier Drogba est en marche…
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